La Banque centrale du Zimbabwe a annoncé lundi avoir relevé son principal taux directeur de 60% à 80% pour tenter de contenir l’inflation galopante nourrie par la guerre en Ukraine et l’envolée des prix des matières premières.
Ce taux qui est actuellement le plus élevé au monde, selon l’agence financière Bloomberg, intervient alors que le Zimbabwe est confronté à une inflation qui a atteint 72,7% en mars, contre 66,11% le mois précédent.
Dans un communiqué, la banque centrale du Zimbabwe a indiqué avoir «pris note de l’accélération de l’inflation au niveau mondial, en raison du conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine qui a des effets indirects sur les prix nationaux».
Selon le communiqué, la hausse des prix du pétrole, du gaz et des engrais avait «inévitablement un impact négatif sur les coûts de production et déstabilisait le marché des changes».
L’économie du Zimbabwe est plongée depuis plus de 20 ans dans une crise profonde qui a notamment entraîné un retrait des bailleurs internationaux en raison d’une dette insoutenable.
La hausse des prix des produits de première nécessité s’est récemment aggravée avec le conflit en Ukraine, alors que la Russie est le premier fournisseur de blé du pays. Une sécheresse prolongée, un cyclone et la Covid-19 se sont traduits par le repli du produit intérieur brut (PIB) entre 2019 et 2020.
Après une période de deux ans marqués par le recul de la croissance, le PIB du Zimbabwe est, selon le FMI, de nouveau sur une trajectoire positive.