Le tribunal militaire de Ouagadougou a condamné ce mercredi 6 avril, à la prison à perpétuité l’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, reconnu complice dans l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara qui avait été tué lors d’un coup d’Etat en 1987, ainsi que douze de ses compagnons.
Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire depuis 2014, était absent au procès, tout comme l’ancien commandant de sa garde, Hyacinthe Kafando, en fuite depuis 2016, qui a également écopé de la prison à vie.
Même verdict pour le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch. Ayant été incarcéré pour la tentative de coup d’Etat de 2015, cet officier était présent au procès.
«En étant accusé présent, il a la même peine que ceux qui était absents (…) ce n’est pas tout à fait juste car il est venu apporter sa contribution», a déploré son avocat, Mathieu Somé.
En tout cas, ces sentences sont plus lourdes que ce qu’avait requis le parquet militaire, soit 30 ans de prison pour Compaoré et Kafando et 20 ans pour Diendéré, pour attentat à la sûreté de l’état, recel de cadavre, et complicité d’assassinat.
Le tribunal les a condamnés pour «attentat à la sûreté de l’Etat». En plus, Compaoré et Diendéré sont reconnus coupables de «complicité d’assassinat» et Kafando d’«assassinat». Parmi les autres accusés, huit ont été condamnés à des peines allant de trois à vingt ans de prison, tandis que trois mis en cause ont été acquittés.
Le verdict tant attendu, depuis des années, a été accueilli par des applaudissements dans l’auditoire du tribunal. Les avocats ont 15 jours pour faire appel de cette décision.