Miguel Ángel Gutiérrez, député de Madrid au Congrès espagnol et secrétaire général du groupe parlementaire de son parti Ciudadanos, a affirmé mercredi 6 avril devant le Cortès (Parlement), que «le Polisario est une organisation terroriste» qui a assassiné des centaines de citoyens espagnols.
«Certains ont beau se cacher derrière les belles paroles, telles que les droits du peuple sahraoui, et les bonnes intentions, mais défendre une organisation comme le Polisario, qui équivaut pour moi à défendre ETA (organisation terroriste séparatiste basque), est une chose que cet hémicycle ne devrait aucunement tolérer. Que l’on ne s’y trompe pas : le Polisario est un groupe terroriste. Ils ont assassiné 289 citoyens espagnols», a souligné le député espagnol devant les parlementaires.
Selon les explications de Miguel Ángel Gutiérrez, les citoyens espagnols tués sont les marins canariens dont les bateaux de pêche avaient été ciblés par les obus des miliciens du Polisario durant les années 70 et 80 dans la zone maritime entre le Sahara et les îles Canaries.
«Parler du Front Polisario, c’est difficile, c’est un peu dur pour nous. Que les exécutants de l’ETA (l’organisation terroriste basque) continuent de soutenir des groupes terroristes, comme le Front Polisario, n’est pas quelque chose que cette Chambre devrait tolérer», a affirmé Gutiérrez.
Qualifier le Polisario de groupe terroriste constitue donc, un tournant dans la ligne politique suivie par le parti Ciudadanos sur ce dossier, car il n’ a pas si longtemps, cette même formation de centre-droit avait demandé en avril 2016, au gouvernement Rajoy de reconnaître le Polisario comme «seul représentant légitime du peuple sahraoui» et d’accorder à ses représentations en Espagne «le statut diplomatique».
A présent, Miguel Ángel Gutiérrez a changé le fusil d’épaule emboîtant ainsi le pas à l’Association canarienne des victimes du terrorisme (Acavite) qui a fait de la défense des marins espagnols assassinés par les mercenaires du Polisario, son cheval de bataille et milite pour la reconnaisse officielle de ces crimes restés impunis.