L’Union européenne a décidé lundi «d’arrêter» ses missions de formation et d’entraînement des forces armées malienne, mais va rester au Sahel et se déployer dans les pays voisins, a annoncé le chef de la diplomatie européenne.
«On arrête les missions de formation et les entraînements des forces armées et de la garde nationale, mais nous allons poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu», a expliqué Josep Borrell à l’issue d’une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE à Luxembourg.
«Nous n’avons pas obtenu (de la junte) les garanties demandées. Mais nous n’abandonnons pas le Sahel. Nous allons nous déployer dans les pays voisins», a-t-il expliqué.
La France et les Occidentaux dénoncent l’appel fait, selon eux, par les autorités maliennes au groupe de sécurité privée russe Wagner, aux agissements controversés. Les autorités maliennes assurent ne pas recourir à des mercenaires et parlent de coopération d’Etat à Etat avec la Russie. La ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht a exigé samedi dernier, lors d’un déplacement au Mali, une enquête sur des «atrocités» commises fin mars à Moura (centre).
La junte militaire au pouvoir à Bamako affirme avoir «neutralisé» 203 jihadistes fin mars à Moura (centre) alors que l’ONG Human Rights Watch (HRW), fait état de l’exécution en masse de civils par l’armée malienne. L’armée allemande est actuellement engagée à travers deux missions : 328 soldats participent à la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM), et 1.170 soldats à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).