Les rebelles Shebab ont attaqué jeudi à Baïdoa, grande ville du sud somalien, une enceinte fortifiée abritant le siège du gouvernement local, l’aéroport, mais aussi le quartier général de la force de l’Union Africaine (UA) et des bureaux de l’ONU.
L’attaque dont le bilan définitif n’a pas encore été communiqué mais qui a fait au moins un mort parmi les soldats somaliens, a directement été revendiquée par le porte-parole militaire des insurgés Shebab, Abdulaziz Abu Musab. Il a affirmé dans un communiqué que le commando Shebab avait visé une réunion de sécurité entre le chef de l’exécutif régional, Cheikh Adan et des responsables éthiopiens.
L’assaut était dirigé par une demi-dizaine d’hommes vêtus d’uniformes militaires qui ont, au final, été arrêtés au niveau du barrage d’entrée de l’enceinte fortifiée. La force militaire régionale a précisé que tous les assaillants ont été neutralisés.
Baïdoa, ville située à 220 kilomètres au nord-ouest de Mogadiscio, était l’un des anciens bastions des insurgés Shebab. La ville avait été reprise par les troupes éthiopiennes en février 2012. Et depuis cette date, les violences ont repris dans cette ville du sud du pays, avec notamment un double attentat à la bombe en décembre dernier.
L’autre cause principale de cette recrudescence des violences a été la nomination du cheikh Adan à la tête du gouvernement intérimaire de la région sud-ouest, nouvelle autorité chargée d’administrer un ensemble regroupant les régions méridionales du pays dans le cadre du futur Etat fédéral somalien.
Les Shebab, qui contrôlèrent un temps la quasi-totalité du centre et du sud somalien, ont essuyé une série ininterrompue de revers militaires depuis août 2011, ce qui les a donc contraints à abandonner une grande partie de leurs bastions. Cependant, ils tiennent toujours de larges zones rurales, mais confrontés à la puissance de feu de la force de l’UA, ils privilégient désormais les opérations de guérilla et les attentats-suicides.