Des dizaines de réfugiés africains, majoritairement des rescapés de tentatives d’immigration clandestine par la mer vers l’Europe, ont participé lundi pour le troisième jour consécutif à un sit-in devant des bureaux du HCR à Tunis pour réclamer d’être évacués vers d’autres pays.
«Nous avons besoin d’être évacués», peut-on lire sur un calicot qu’ils ont accroché à l’entrée du bâtiment. Ces réfugiés qui observent depuis samedi un sit-in devant le bureau du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans la capitale tunisienne dont de nombreuses femmes et enfants, passent la nuit sur des cartons étalés à même le sol au milieu de valises contenant leurs affaires personnelles.
Des migrants et des réfugiés originaires notamment d’Afrique subsaharienne se trouvant en Tunisie se plaignent régulièrement d’être victimes de violences verbales et physiques dans ce pays. La majorité de ces migrants ont été secourus au large de la Tunisie après le chavirage des embarcations alors qu’ils tentaient de rallier clandestinement le continent européen.
Le député du Parlement dissout, Majdi Karbai a déclaré la semaine dernière au micro d’une radio privée, que la Tunisie a conclu des accords avec plusieurs pays européens permettant l’expulsion forcée des migrants tunisiens.
Il a estimé que ces accords portent atteinte à la liberté de circulation garantie par la Déclaration universelle des droits de l’Homme depuis 1948 ainsi que la Constitution tunisienne.
Il a précisé que ces pays auront désormais le droit de détenir puis expulser les migrants tunisiens en situation irrégulière en Europe. Selon des statistiques du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, les garde-côtes tunisiens ont intercepté 25.657 migrants qui tentaient la traversée de la Méditerranée en 2021, près du double par rapport à l’année 2020.