La justice égyptienne a commué lundi à trois ans la peine de prison de l’influenceuse TikTok et Likee, Haneen Hossam, condamnée pour «traite d’êtres humains», ont indiqué des sources judiciaires.
L’étudiante d’une vingtaine d’années avait été condamnée en juin à dix ans de prison. Une peine prononcée en son absence. Elle a été acquittée, depuis lors, de la charge de «débauche».
Sa peine, contre laquelle elle peut encore interjeter appel, a donc été «réduite», a affirmé lundi son avocat Hussein al-Baqar, estimant même qu’avec les 21 mois déjà passés derrière les barreaux, sa cliente pouvait «considérer sa nouvelle peine comme un acquittement». Mais, elle devrait s’acquitter d’une amende de près de 10.000 euros pour pouvoir retrouver sa liberté.
Mme Hossam avait été soupçonnée à un certain temps, de proxénétisme pour une vidéo adressée à plus de 1,3 million de ses abonnés, en plein confinement début 2020. Elle y affirmait vouloir aider des jeunes filles ne trouvant pas de travail à gagner un peu d’argent en publiant des vidéos en ligne avec elle.
Déjà en juin 2020 en Egypte, une autre influenceuse, Mawada al-Adham, avait été condamnée à six ans de prison pour «traite d’êtres humains et incitation à la débauche». En tout, ces deux dernières années, une douzaine d’influenceuses ont été arrêtées pour atteinte aux bonnes mœurs dans le pays conservateur.
Par ailleurs, plus de 60.000 prisonniers politiques au minimum auraient été emprisonnés depuis que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a pris le pouvoir par un coup d’État en 2013.
Plusieurs dirigeants de la confrérie des Frères musulmans sont morts en détention ces dix dernières années. Selon le Committee for Justice, établi à Genève, au moins 731 personnes sont mortes en détention en raison d’un refus de soins de santé depuis le coup d’État de Sissi.