Deux anciens ministres guinéens accusés de «détournement de deniers publics et enrichissement illicite», ont été écroués et un autre placé sous contrôle judiciaire jeudi à Conakry, a indiqué d’un de leurs avocats.
L’ex-ministre de la Sécurité sous l’ex-président Alpha Condé (2010-2020), Albert Damantang Camara, et l’ancien ministre de l’Urbanisme et de l’habitat, Ibrahima Kourouma, ont été placés sous mandat de dépôt à Conakry par la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), a confirmé un de leurs avocats, Amara Bangoura.
Un ancien ministre de l’Economie pendant la même période sous M. Condé, Mamadi Camara, a été placé sous contrôle judiciaire par la Crief. Les trois ex-responsables avaient été interrogés mercredi et jeudi par la Chambre d’instruction de la Crief, créée par les militaires qui ont renversé le 5 septembre le président Alpha Condé.
Ils sont poursuivis pour «détournement et complicité de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, corruption et blanchiment» d’argent, a précisé Me Bangoura.
Par ailleurs, la Crief a examiné jeudi une demande de liberté provisoire en faveur de l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, des anciens ministres de la Défense, Mohamed Diané, de l’Environnement Oyé Guilavogui et des Hydrocarbures, Zakaria Coulibaly, a indiqué Me Bangoura.
La décision a été mise en délibéré au 26 avril, a-t-il dit. Ces quatre ex-responsables ont été écroués le 6 avril pour détournement présumé de fonds publics.
Le Rassemblement du peuple de Guinée, parti de l’ex-président Alpha Condé renversé par un putsch en septembre 2021, a annoncé le jeudi 14 avril dernier la suspension de sa participation aux Assises nationales pour protester notamment contre la détention de plusieurs de ses responsables.
Le chef de la junte au pouvoir, le colonel Mamady Doumbouya n’a toujours rien dit sur l’échéance à laquelle il entend honorer son engagement de rendre le pouvoir à des civils élus.