Un opposant tunisien, Ahmed Néjib Chebbi, a annoncé, mardi lors d’une conférence de presse à Tunis, la création d’une coalition, baptisée «Front de salut national», qui vise à réunir en son sein de nombreuses formations politiques et des organisations de la société civile, dans l’objectif de rétablir le processus démocratique et constitutionnel et de protéger les libertés et les droits dans le pays.
L’opposition se dit préoccupée par la profonde crise que traverse la Tunisie, consécutive au coup de force du président Kais Saied qui s’est accaparé les pouvoirs depuis le 25 juillet dernier, en destituant le Premier ministre et en suspendant le Parlement avant de le dissoudre en mars passé.
«Nous voulons le retour à la légitimité et à la démocratie», a indiqué Chebbi, un vétéran de l’opposition tunisienne. Il a appelé à un «gouvernement de salut» pour diriger le pays pendant une «période de transition» qui mènera à une nouvelle élection.
Le salut de l’économie du pays, ruinée par un système politique «pourri» qui rebute les investisseurs, sera une priorité du Front, d’après Chebbi.
Pour l’heure, la coalition est composée de cinq partis politiques, dont le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, la Coalition Dignité et Qalb Tounes, ainsi que de cinq associations. Sa vision est d’impliquer d’autres forces politiques et personnalités «influentes» avant de lancer un dialogue national sur les réformes, qui permettra de «sauver le pays».
C’est un vrai rapport de force qui s’annonce avec le chef de l’Etat qui préconise, lui, un référendum sur les réformes constitutionnelles en juillet, puis des législatives en décembre 2022.