Le parti d’opposition béninois, Restaurer l’Espoir (RE), présidé par Candide Azannaï, a refusé de répondre à l’invitation du Médiateur de la République, Pascal Essou, relative au dialogue avec les formations politiques régulièrement constituées, entamé en début de semaine, en prélude aux législatives de 2023.
Parmi les raisons du boycott, le parti RE conteste la personne du Médiateur elle-même, dans une lettre qu’il lui a adressée et qui a été relayée par la presse locale mardi, évoquant un «défaut de légitimité» et de «l’incompétence».
RE «dénonce et récuse votre légitimité de Médiateur, pour violation de l’éthique et de la déontologie de médiation et pour votre défaut personnel des critères de neutralité, d’indépendance et de crédibilité du statut du médiateur à cause de votre trajectoire de député et de membre du Bureau du BR dans la crise et l’impasse politiques en cours», lit-on dans la correspondance.
En plus, la formation politique «dénonce et condamne les limites et l’incompétence du Médiateur de la République» qui le «disqualifient dans le règlement de tout ou partie de la crise et de l’impasse politiques».
Pour ce parti, «l’urgence est de s’attaquer aux causes de la déliquescence actuelle de l’Etat qui a quasiment sapé la légitimité de la puissance publique ».
Après s’être pris également au président de la République, Patrice Talon, RE a dit donc rejeter la lettre du Médiateur de la République «et prend à témoin l’opinion publique et internationale du danger de sa supercherie déplorable dans la crise et l’impasse politiques délétères en cours».
Le parti estime qu’«évoquer les législatives annoncées pour 2023 comme solution à la déliquescente situation de crise et d’impasse politiques en cours, c’est faire preuve de mauvaise foi et de courte vue».
Il considère qu’aucune condition n’est réunie pour la tenue d’élections véritablement transparentes, égalitaires, libres, concurrentielles, crédibles, et réitère la préconisation du dialogue politique inclusif assorti des exigences d’une décrispation politique et sociale préalable.