Les autorités allemandes ont annoncé ce mercredi 4 mai, leur décision de mettre un terme à la formation des Forces armées maliennes (FAMA), dans le cadre de la mission de l’Union Européenne au Mali (EUTM), soulignant, par la même occasion, que les militaires allemands restent disposés à poursuivre leur mission au sein de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), sous certaines conditions.
L’annonce a été faite par la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, à l’issue d’un Conseil des ministres tenu à Meseberg, près de Berlin.
Concernant la possibilité pour son pays de maintenir sa contribution à la Minusma, Lambrecht a indiqué que «nous sommes disposés à poursuivre notre mandat», mais «j’attends de l’ONU qu’elle crée les conditions nous permettant de continuer à participer à la Minusma».
En visite au Mali, le mois dernier, Christine Lambrecht avait déjà remis en question la poursuite de l’engagement militaire allemand dans ce pays ouest-africain.
«Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. Il se peut que des violations des droits de l’homme soient commises par ces derniers. Ce qui est contraire à nos valeurs. Dans ce cas, je ne vois pas d’avenir pour ce mandat», avait-elle déclaré.
Berlin avait demandé, dans ce cadre, à Bamako de rompre toute collaboration avec la Russie, mais les autorités maliennes avaient réservé une fin de non recevoir à cette injonction.
Les tensions se poursuivent ainsi entre le Mali et des pays de l’Union européenne, suscitées par les désaccords entre la junte militaire au pouvoir à Bamako et Paris. Les coups d’Etat et la présence des mercenaires russes au Mali sont à l’origine de ces querelles diplomatiques.