Dans le cadre d’une brève tournée africaine, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres s’est rendu cette semaine au Nigeria, où il a visité des centres de déplacés ayant fui les violences des groupes armés dans le nord-est du pays, épicentre de l’insurrection djihadiste.
Après avoir visité ce mardi 3 mai, un camp de déplacés à Maiduguri, dans l’Etat du Borno, Guterres a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il était «absolument essentiel de comprendre que, dans une situation comme celle-ci, il ne suffit pas de fournir une assistance humanitaire».
Pour lui, la communauté internationale devrait s’atteler «à investir dans le Borno, de l’espoir, à soutenir les projets du gouvernement de Borno et de la société civile afin de créer les conditions d’un véritable développement, les conditions dans lesquelles les écoles fonctionnent, les hôpitaux fonctionnent et les emplois existent ; les conditions dans lesquelles les gens peuvent vivre dans la paix et la solidarité».
La communauté internationale, a-t-il insisté, doit soutenir «non seulement un état d’espoir, mais un état de réalité, dans lequel il n’y a pas de place pour le terrorisme».
Le SG de l’ONU a également visité un camp de réhabilitation d’ex-combattants jihadistes. «J’ai été étonné de voir aujourd’hui dans ce centre que ceux qui ont été terroristes, veulent s’intégrer et contribuer à la société. La politique mise en place ici est une politique de réconciliation et de réinsertion», a déclaré Guterres.
Par ailleurs, il a plaidé pour un retour «sûr» et dans la «dignité» des déplacés, estimant que «la solution est de créer des conditions sûres, des conditions de développement pour qu’ils puissent rentrer chez eux en sécurité et dans la dignité».
Le patron de l’ONU qui a eu le 4 mai à Abuja, un entretien avec le président nigérian, Muhammadu Bouhari, s’est dit «profondément ému» par les histoires des personnes déplacées.
Il a réitéré la nécessité de travailler de telle sorte que les déplacés regagnent leurs villages d’origine. Les camps qui entourent la ville de Maiduguri devraient être fermés, a-t-il soutenu.