Le Conseil national de la Transition (CNT) en Guinée, qui fait office de Parlement, a validé ce mercredi, une transition de 36 mois, une durée légèrement inférieure à celle proposée fin avril par le chef de la junte au pouvoir, le colonel Mamady Doumbouya.
«Les conseillers nationaux, à travers un comité ad-hoc, ont décidé de revoir à la baisse, en passant de 39 à 36 mois la durée de la transition», a déclaré le rapporteur de la commission des lois, Jean Pierre Kotebendouno, à l’issue d’une séance plénière. Les 36 mois sont «suffisants» pour préparer le pays à un retour à l’ordre constitutionnel, a-t-il assuré.
Le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoul Diallo, a dit prendre «acte de cette résolution qui a été adoptée par le CNT» et qui prendra effet, selon lui, à partir de la promulgation de la loi.
Mais la décision du CNT ne représente pas toute la classe politique du pays. En effet, les conseillers de deux grands partis politiques d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG-Arc en ciel), ont choisi de boycotter les travaux du CNT, et n’ont donc pas pris part au vote.
Dans un communiqué publié mercredi avant l’annonce de l’adoption de la transition de 36 mois, une coalition de l’opposition, formée entre autres du RPG, a estimé que le CNT n’a pas la prérogative de fixer la durée de la transition, rappelant que la charte de la transition «dispose que la durée de la transition est déterminée d’un commun accord entre le CNRD et les forces vives du pays. Le CNT n’est nullement mentionné comme organe de validation de cet accord».
Un chronogramme qui court sur 36 mois ne sera probablement pas du goût de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a toujours insisté sur une transition en Guinée «très courte» ne dépassant pas «six mois».