Les autorités rwandaises continuent leurs opérations de condamnation au grand dam des organisations de défense des droits de l’Homme. Un tribunal a condamné 11 personnes dont six à vie et cinq autres avec des peines de dix ans de réclusion, pour avoir voulu renverser le gouvernement. Parmi les condamnés à vie, se trouve un certain Nsengiyumva Jotham, ancien FDLR, qui aurait reconnu ce grief dont ils sont accusés.
Les personnes accusées sont suspectées d’avoir des liens avec les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), des ex-militaires de l’ancien régime rwandais qui sont exilés à l’Est de la RD Congo d’où ils opèrent depuis bien des années et qui sont aujourd’hui pourchassés par l’armée congolaise.
Seize autres personnes seraient actuellement jugées pour crimes contre la sécurité de l’Etat ; le verdict devrait être rendu d’ici fin mars.
Ces différentes condamnations ne font que rallonger la liste des personnes écrouées par les tribunaux rwandais, ces derniers temps.
Les dernières répressions en date sont celles du journaliste Cassien Ntamuhanga, du chanteur Kizito Mihigo et de trois autres co-accusés. Ntamuhanga était condamné à 25 ans de prison pour avoir été reconnu coupable de formation d’un groupe criminel, de conspiration contre le gouvernement… Alors que Mihigo pour qui l’accusation avait requis la perpétuité pour complot contre le gouvernement, a vu sa peine diminuer à 10 ans d’emprisonnement pour avoir plaidé coupable.
Les organisations de défense des droits de l’Homme ne cesse de manifester leur indignation et dénoncer ce caractère répressif du régime du président Paul Kagame, mais le pouvoir en place ne semble pas faire cas de ces interpellations.
Kagamé qui est soupçonné de vouloir changer la constitution pour briguer un nouveau mandat en 2017 cherche, selon des observateurs, à museler de plus en plus les voix dissonantes, susceptibles de lui faire barrage.