Le gouvernement du Mozambique a décidé de renforcer sa législation antiterroriste, avec l’approbation ce jeudi par le Parlement, d’une nouvelle loi antiterroriste stricte à l’encontre non seulement des jihadistes, mais aussi de tous ceux qui s’attèleraient à répandre de fausses informations sur l’insurrection dans le pays.
Les peines de prison ont été alourdies pour les jihadistes condamnés, pouvant aller jusqu’à 24 ans de détention. Certaines dispositions prévoient jusqu’à 8 ans de prison pour «quiconque diffuse intentionnellement des informations selon lesquelles un acte terroriste a été ou est susceptible d’être commis, sachant que l’information est fausse».
Mais le projet de loi n’a pas reçu le soutien de l’opposition. «La loi antiterroriste ne doit pas mettre en péril le droit de la presse ou d’expression», a averti Arnaldo Chalawa, du parti d’opposition Renamo.
Le Mozambique est touché depuis 2017, dans sa partie septentrionale, par une insurrection islamiste, qui a déjà fait près de 4.000 morts et plus de 820.000 déplacés.
«Le Mozambique subit les impacts cruels et directs des attaques terroristes dans le nord», a déploré, devant le Parlement, la porte-parole du gouvernement, Nyelete Mondlane.
La nouvelle loi antiterroriste, jugée sévère, s’inscrit ainsi dans le cadre des efforts déployés par les autorités pour mettre un terme aux violences dans la région. Le président Felipe Nyusi a indiqué qu’il signera cette mouture.
En juillet dernier, plus de 3.100 soldats de divers pays africains ont été déployés à Cabo Delgado pour combattre les terroristes. Cette province du nord du pays, riche en gaz naturel, a été le théâtre d’une violente insurrection jihadiste en mars 2021, poussant le géant français de l’énergie, Total Energies, à suspendre jusqu’à nouvel ordre, son projet de gaz liquéfié.
La situation sécuritaire reste encore précaire dans la région. La France recommande jusqu’à présent à ses ressortissants d’éviter toute la province du Cabo Delgado.