Des voix se multiplient pour réclamer la remise en liberté des responsables de la principale coalition d’opposition au Tchad, «Wakit Tama», arrêtés après une manifestation contre la politique française dans le pays.
Ce samedi 21 mai, ce sont les mouvements politico-militaires associés aux négociations de paix à Doha au Qatar, qui ont appelé à «la libération immédiate et sans condition» des personnalités «arbitrairement arrêtées et détenues».
Pour eux, «les manifestants sont venus exprimer leurs revendications légitimes conformément au principe du droit et à la liberté d’expression qui est garanti par la Constitution».
Samedi 14 mai, de nombreux Tchadiens, à travers plusieurs villes du pays, ont répondu à l’appel de Wakit Tama de manifester «pour dénoncer la politique française au Tchad». Cette coalition, qui comprend des partis politiques et des organisations de la société civile, accuse Paris de soutenir la junte militaire au pouvoir.
Au total, six cadres de la plateforme sont détenus, dont son coordinateur principal, Me Max Loalngar, pour trouble à l’ordre public, atteintes aux biens et à l’intégrité corporelle.
Ce premier responsable «est inculpé pour les mêmes motifs que les cinq autres et mis sous mandat de dépôt et déférés à la maison d’arrêt de Klessoum», a déclaré le 17 mai le procureur de la République près du tribunal de grande instance de N’Djamena, Moussa Wade Djibrine.
Après avoir condamné «l’usage excessif de la force contre les manifestants», les groupes rebelles ont fait remarqué que «les agissements du gouvernement ayant conduit à l’arrestation des manifestants et leur déportation ne favorise pas un climat serein pour la poursuite des négociations de paix et la tenue du dialogue national inclusif et souverain à N’Djamena».