Le Gouvernement gambien a déclaré mercredi son intention de faire juger l’ancien dictateur Yahya Jammeh pour l’assassinat en 2004, du journaliste Deyda Hydara, une figure très connue de la presse nationale.
Dans un Rapport rendu en novembre 2021 et passant en revue les exactions imputées à l’ancien dictateur ou d’autres responsables du régime, une commission officielle écrit que Yahya Jammeh a ordonné «l’élimination du journaliste Deyda Hydara par balles le 16 décembre 2004» et que celle-ci a été exécutée par des hommes de main appelés «broussards».
Le Gouvernement a dit mercredi endosser les recommandations de cette Commission qui s’est penchée pendant deux ans, sur les méfaits commis entre 1994 et 2017, quand M. Jammeh était au pouvoir. «Deyda Hydara était considéré par l’ancien président Yahya Jammeh comme l’un de ses plus ardents critiques», a précisé la Commission.
«Des investigations et des poursuites doivent être lancées contre l’ancien président Yahya Jammeh pour le meurtre de Deyda Hydara» et la disparition d’un autre journaliste arrêté en 2006, Ebrima Manneh, recommandait ladite Commission.
«Sous son règne de terreur, l’ancien président Yahya Jammeh, des journalistes ont été emprisonnés, menacés, torturés ou tués, on en a fait disparaître certains sans laisser la moindre trace», détaille le Livre blanc du Gouvernement.
La Commission a chiffré à 140 le nombre d’arrestations de professionnels des médias pendant cette période. «Reporters Sans Frontières (RSF) salue les décisions inédites prises par le gouvernement», a réagi Sadibou Marong, Directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF, dans un communiqué.
La présidence de M. Jammeh a pris fin avec sa défaite surprise à la présidentielle de décembre 2016 et son exil forcé en janvier 2017, sous la pression d’une intervention militaire ouest-africaine.