Le Gouvernement burkinabè a annoncé mercredi la mort de deux personnes dans des heurts à Houndé, dans l’ouest du Burkina Faso, entre les forces de l’ordre et des orpailleurs en colère après l’interpellation de douze de leurs camarades ayant participé la semaine dernière, au saccage d’une importante mine d’or.
«Hier mardi, a eu lieu un mouvement d’orpailleurs exigeant la libération de leurs camarades qui avaient été arrêtés suite à la manifestation qui a occasionné la destruction de matériels et des blessés au niveau de la mine d’or de Houndé», a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, à l’issue du Conseil des ministres.
Les heurts «ont eu lieu lorsque les forces de l’ordre ont voulu limiter ou empêcher ces manifestations», a-t-il ajouté. «On dénombre malheureusement deux décès: un lors d’une bousculade et un autre des suites de tirs par balles», selon M. Bilgo, précisant qu’il y avait également «un blessé par balle» dont l’origine va être déterminée lors d’«une enquête en cours pour situer les responsabilités».
Le 17 mai, sept personnes avaient été blessées et des dizaines d’engins et véhicules incendiés lors du saccage de la mine d’or de Houndé par des opposants à l’expulsion d’orpailleurs locaux.
«Suite aux manifestations ayant occasionné des dégâts considérables au niveau de la mine, douze personnes ont été interpellés», ce qui a provoqué les heurts de mardi avec les forces de l’ordre, a indiqué M. Bilgo.
Les incidents sont fréquents sur les sites aurifères burkinabè où les populations des localités abritant ces mines estiment que les retombées de ces ressources naturelles pour les communautés locales sont très faibles.
Le secteur aurifère artisanal, ou orpaillage au Burkina Faso, emploie 1,5 million de personnes et génère une production annuelle supplémentaire d’environ 10 tonnes d’or, selon le ministère burkinabè des Mines.