Les Centrafricains qui soutiennent le président, Faustin Archange Touadéra, multiplient les occasions pour tenter de faire accepter le projet d’une révision de la Constitution devant permettre au chef de l’Etat de briguer un nouveau mandat.
La dernière initiative en date vient d’un député, Brice Kévin Kakpayen, qui est président de la Commission institution et démocratie de l’Assemblée nationale. Il a présenté, ce jeudi à la presse, un projet d’amendement de la Constitution. Plusieurs articles devraient être touchés, dont celui limitant le nombre des mandats présidentiels.
Concernant justement ce dernier article, le député a laissé entendre que dans d’autres pays de la sous-région, «cette limitation de mandat n’existe pas».
Le 29 avril dernier, des centaines de manifestants s’étaient rassemblés devant l’Assemblée nationale à Bangui avec l’objectif de remettre aux députés une pétition et leur demander d’ouvrir une consultation populaire pour modifier la Constitution.
L’appel avait été lancé par Le Front Républicain dont le coordonnateur, Héritier Doneng, n’est autre que l’actuel directeur de cabinet au ministère de la promotion de la jeunesse, des sports et de l’éducation civique.
«Depuis le 28 mars, nous avons lancé une campagne d’activisme sur le territoire centrafricain et nous avons pu collecter plus de 601.774 signatures que nous sommes venus remettre officiellement au bureau de l’Assemblée nationale», avait alors expliqué Doneng. La pétition s’inscrit clairement dans le cadre de la révision de la Constitution défendue également par certains proches du pouvoir.
Mais l’opposition et la société civile s’opposent fermement à cette initiative qui n’est motivée que par la volonté de Touadéra de se maintenir au pouvoir.
En mars dernier, cette question avait été abordée lors du «dialogue réconciliation national», mais elle s’était heurtée à des réticences de la part de nombreuses organisations de la société civile qui avaient pris part à ce grand rendez-vous boycotté par une frange de l’opposition.