Le président sénégalais, Macky Sall a lancé ce mardi 31 mai, les travaux de construction à hauteur des Mamelles, dans la capitale Dakar, de l’usine de dessalement d’eau de mer d’une capacité de 50.000 m3/jour extensible à 100.000 m3/jour.
Ce projet dont le démarrage était initialement prévu pour début 2019, devrait améliorer, selon les autorités, l’approvisionnement en eau potable de la capitale et son agglomération confrontées à des pénuries d’eau. La mise en service de l’usine est prévue en 2025.
Il est financé par un prêt du Japon à travers son agence de coopération internationale (JICA), pour une enveloppe de 137 milliards de francs CFA (210 millions d’euros).
Mais le projet est confronté à des critiques de la part des défenseurs de l’environnement, voire des pécheurs, plagistes, restaurateurs et riverains.
«Cette usine va contaminer la faune aquatique. Elle est construite sur une des rares plages qui restent à Dakar dont le littoral est privatisé. Les vendeurs de friandises, de poissons et d’objets d’art et les commerces sur cette plage vont arrêter leurs activités», a alerté un membre du mouvement citoyen «Y en a marre», le rappeur Cyril Touré, dit Thiaat.
L’association SOS Littoral rappelle, pour sa part, que le site des Mamelles est protégé par la loi des monuments historiques et c’est un «patrimoine historique parce qu’il abrite un volcan qui date de l’ère quaternaire ».
«Le site du phare des Mamelles est un site archéologique parce qu’il y a des roches stratifiées. Donc, la loi est bafouée», a déploré récemment son président, Omar Diagne.
Le chef de l’Etat a déclaré que «toutes les études préalables ont démontré que l’écosystème marin sera préservé et l’environnement immédiat de l’usine sera bien préservé», assurant que «l’Etat a pris toutes les dispositions pour la maîtrise des impacts environnementaux de ce projet».
«Ce projet complexe et inédit marque une étape majeure dans la réalisation du plan Sénégal émergent (PSE)», un vaste programme ayant pour ambition d’aligner le Sénégal sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035, a encore précisé le chef de l’Etat sénégalais.