L’Assemblée nationale (parlement) centrafricaine a adopté le week-end dernier, une loi abolissant la peine de mort et l’usage de la torture dans le pays, à la grande satisfaction de la communauté internationale.
La Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet a salué ce mercredi cette loi, en soulignant que «la peine de mort est incompatible avec les principes fondamentaux des droits de l’homme et de la dignité humaine». Ses services ont promis de continuer à accompagner les efforts de Bangui dans ce domaine.
Cet Etat d’Afrique centrale deviendra le 24e pays africain à abolir la peine de mort, une fois que la loi entrera en vigueur. Il observe depuis 1981 un moratoire de fait sur la mise en exécution des condamnations à mort.
Sur le terrain, plusieurs voix se sont également félicitées de l’initiative de Bangui. La communauté catholique Sant’Egidio, l’un des principaux acteurs du processus de paix dans le pays, a déclaré, dans un communiqué que «les ministres et les autorités gouvernementales centrafricaines ont constamment participé aux congrès internationaux des ministres de la justice promus périodiquement par la communauté en vue d’abolir progressivement la peine de mort dans les pays encore rétentionnistes».
L’Eglise catholique plaide pour l’abolition de la peine de mort à travers le monde. «Le meurtrier garde sa dignité personnelle et Dieu lui-même s’en fait le garant. Le rejet ferme de la peine de mort montre à quel point il est possible de reconnaître l’inaliénable dignité de tout être humain et d’accepter sa place dans cet univers», avait affirmé le pape François en 2020.
Pour le président de l’Association centrafricaine de lutte contre la torture et la peine de mort (ACAT), l’avocat Antoine Dangavo, «l’abolition de la peine de mort n’est pas synonyme de l’impunité», comme pour rassurer ceux qui s’opposent à la loi.
«Si la peine de mort n’est pas prononcée, d’autres peines peuvent être également prononcées, notamment des peines à perpétuité qui vont jusqu’à 20 et 30 ans (…) et cela est plus difficile que de passer à l’exécution de la peine de mort où la personne condamnée ne pourra pas ressentir grand-chose», a-t-il ajouté.