Dans un rapport remis mercredi au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres redoute le «vide» sécuritaire provoqué au Mali par le retrait en cours de la force militaire française antijihadiste Barkhane.
«Le retrait et la fin des opérations des forces françaises va probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés», écrit M. Guterres dans un rapport d’étape sur la situation au Mali du 31 mars au 31 mai.
Depuis la survenue de deux coups d’Etat militaire en août 2020 et mai 2021, les rapports entre Bamako et Paris n’ont pas cessé de se dégrader. Sous la pression de la junte militaire malienne, la France a annoncé en février le retrait de sa force Barkhane qui doit s’achever à l’été.
Le Mali s’est ainsi éloigné de la France et de ses partenaires européens pour se tourner vers la Russie afin de tenter d’endiguer la propagation des violences des groupes armés, parties du nord en 2012, pour s’étendre au centre du pays et ensuite au Burkina Faso et au Niger voisins.
Lundi, la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) s’était alarmée d’une « hausse exponentielle » au premier trimestre du nombre de morts civils et de violations des droits imputables à l’armée malienne soutenue par des militaires étrangers.
Le Mali est le théâtre depuis 2012 d’opérations de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, ainsi qu’à des violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d’autodéfense et des bandits de tout bord.
Ces violences ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaine sur le sol malien.