Devant la détérioration constante de la situation alimentaire et nutritionnelle qui prévaut cette année au Tchad, les autorités de N’Djamena ont proclamé, jeudi 2 juin à travers un décret, l’état d’urgence alimentaire, tout en appelant à l’aide des partenaires internationaux.
Le décret signé conjointement par le président de transition, Mahamat Idriss Deby Itno et le Premier ministre, Pahimi Padacke Albert, évoque un «risque grandissant que les populations encourent si aucune assistance humanitaire, comprenant une aide alimentaire et autres activités de relèvement et de renforcement des moyens d’existence et de la nutrition, n’est apportée».
Le gouvernement tchadien exhorte ainsi «tous les acteurs nationaux et les partenaires internationaux à venir en aide aux populations identifiées en ‘phase de crise’ et celles en ‘phase d’urgence’ par une assistance humanitaire d’urgence».
Cette situation qui exige une urgence alimentaire est aggravée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a fait suspendre les exportations des céréales. Les deux pays assurent 30% des exportations mondiales de blé.
Le chef de l’Etat sénégalais et président en exercice de l’Union africaine (UA), Macky Sall s’est rendu jeudi en Russie pour discuter, entre autres, de la possibilité de faciliter les exportations de céréales et de fertilisants vers le continent africain qui enregistre une flambée des prix devenant de plus en plus insoutenable par les consommateurs africains. Macky Sall sera reçu ce vendredi au Kremlin, par son homologue russe Vladimir Poutine.
Selon l’ONU, 5,5 millions de Tchadiens, soit plus du tiers de la population, avaient besoin d’une «aide humanitaire d’urgence» en 2021, entretemps la situation alimentaire s’est aggravée depuis le début de cette année dans le pays où sévit la famine bien avant le conflit russo-ukrainien qui a éclaté le 24 février dernier.