La directrice régionale adjointe de l’UNICEF pour l’Afrique orientale et australe, Rania Dagash a tiré la sonnette d’alarme ce mardi 7 juin lors d’une conférence de presse à Genève, sur le risque imminent de voir de nombreux enfants mourir de la malnutrition aiguë, dans la Corne de l’Afrique.
«Je suis ici aujourd’hui pour vous dire, en toute sincérité, que si le monde n’élargit pas son regard au-delà de la guerre en Ukraine et n’agit pas immédiatement, une explosion du nombre de décès infantiles est sur le point de se produire dans la Corne de l’Afrique », a-t-elle déclaré, selon un communiqué publié sur le site de l’agence onusienne.
Dagash a donné l’alerte chiffres à l’appui en révélant que 386.000 enfants somaliens ont aujourd’hui désespérément besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë sévère qui menace leur vie, ajoutant que le nombre d’enfants confrontés à cette forme de malnutrition (la plus mortelle) a augmenté de plus de 15 % en l’espace de cinq mois.
En Ethiopie, au Kenya et en Somalie, plus de 1,7 million d’enfants ont un besoin urgent de traitement contre la malnutrition aiguë sévère. Au cours du premier trimestre 2022, les trois pays ont enregistré un nombre significativement plus élevé d’enfants souffrant de malnutrition sévère admis pour traitement par rapport au premier trimestre 2021, soit une augmentation des admissions respectivement de 27 %, 71 % et 48 %.
L’organe onusien affiche également ses préoccupations par rapport aux taux de mortalité. D’après ses propos, cette année, comparativement à l’ensemble de l’année précédente, dans certaines des zones les plus touchées de la Corne de l’Afrique, trois fois plus d’enfants sont déjà morts de malnutrition aiguë sévère.
Si la crise russo-ukrainienne attire à elle seule l’attention de la communauté internationale, elle a aussi le malheur de mettre en danger la vie des enfants de la Corne de l’Afrique par la flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires qu’elle occasionne.
Réitérant son appel au financement de ses activités, l’UNICEF dit ne disposer actuellement que de moins d’un tiers de ce dont il besoin cette année. D’autres agences de l’ONU travaillent aussi pour la même cause.