L’Algérie multiplie ses intrigues depuis que l’Espagne a affiché, en mars dernier, son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara. Cette fois-ci, Alger a suspendu, avec effet immédiat, le traité d’amitié signé en octobre 2002 avec Madrid.
Un communiqué de la présidence, publié mercredi 8 juin, indique que «les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire ».
Pour Alger, «cette attitude du gouvernement espagnol s’inscrit en violation de la légalité internationale que lui impose son statut de puissance administrante et aux efforts des Nations unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribue directement à la dégradation de la situation au Sahara occidental et dans la région».
Mis à mal par Madrid dans le dossier du Sahara marocain, la présidence algérienne a donc «décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d’Espagne et qui encadrait jusqu’ici le développement des relations entre les deux pays».
Réagissant au communiqué, le gouvernement espagnol a dit regretter «l’annonce de la présidence algérienne», tout en considérant l’Algérie «comme un pays voisin et ami», l’Espagne a réitéré «sa disponibilité entière pour continuer à maintenir et à développer les relations spéciales de coopération entre les deux pays».
L’Algérie a déjà pris d’autres décisions pour contester le revirement de l’Espagne au sujet de la question du Sahara, notamment le rappel immédiat de son ambassadeur à Madrid, au lendemain de l’annonce de cette position et l’Association professionnelle algérienne des banques et des établissements financiers vient d’annoncer l’interdiction de toutes les importations en provenance d’Espagne à compter de ce jeudi 9 juin 2022.