Le journaliste tunisien, Salah Attia sera fixé ce lundi 13 juin sur son sort judiciaire après avoir été placé en garde à vue par la justice militaire en attendant les conclusions de l’enquête sur ses déclarations à une télévision arabe, sur l’armée tunisienne, a indiqué dimanche son avocat Samir Ben Amor.
Le parquet militaire a ouvert une information judiciaire contre Salah Attia, journaliste dans un quotidien local, à la suite de propos tenus vendredi sur la chaîne qatarie Al Jazeera, y affirmant notamment que le président Kais Saied avait «demandé officiellement à la force militaire d’intervenir contre l’Union générale tunisienne du travail», la puissante centrale syndicale UGTT, et d’encercler ses locaux avant la tenue d’une grève générale prévue le 16 juin.
Selon ce journaliste, l’armée aurait informé l’UGTT de son refus face à cette demande du président. «On dirait que nous sommes dans les derniers jours du régime du (président déchu Zine el Abidine Ben Ali», a encore dit le journaliste sur Al Jazeera pour décrire la situation calamiteuse en Tunisie.
A la suite de ces déclarations, le journaliste a été interpellé par la justice militaire qui a décidé samedi de le placer en garde à vue quand il a refusé de dévoiler ses sources, selon son avocat.
Le journaliste Salah Attia est soupçonné notamment «d’avoir porté atteinte à l’armée», et d’«inciter les Tunisiens à la violence», d’après son avocat.
Il sera déféré ce lundi devant un juge militaire qui pourrait le placer en détention provisoire. Samedi dernier, l’UGTT a démenti dans un communiqué des «déclarations mensongères» du journaliste.
Des ONG locales et internationales estiment que les poursuites des tribunaux militaires contre des civils se sont intensifiées depuis le coup de force le 25 juillet du président Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs.