La puissante centrale syndicale en Tunisie, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a appelé ce jeudi 16 juin à une grève nationale du secteur public, après l’échec des négociations avec le gouvernement, annonce un communiqué de l’UGTT.
Le syndicat entend protester contre les menaces de privatisation des entreprises publiques, les mesures d’austérité (diminution des effectifs et de salaires dans la fonction publique…), ou encore contre l’inflation.
Les mesures d’austérité sont préconisées par le Fonds monétaire international (FMI) pour qui «la masse salariale de la fonction publique» en Tunisie est «l’une des plus élevées au monde». Elle représentait 46% du budget de l’Etat en 2018. Tunis est en discussions avec le Fonds pour l’obtention d’un nouveau crédit.
Dans son communiqué, l’UGTT explique que «la grève générale prévue le 16 juin dans le secteur public est une occasion pour les travailleurs d’exprimer leur attachement à leurs droits», et une «occasion pour défendre les droits économiques et sociaux et de protester contre l’atermoiement du gouvernement qui n’a pas satisfait les revendications légitimes du peuple».
La centrale syndicale dit défendre la situation sociale des salariés qui s’est largement détériorée devant la hausse des prix, la baisse du pouvoir d’achat, ou encore l’augmentation du chômage. Il accuse le gouvernement d’«alourdir les charges des salariés et de ne pas mettre en application les conventions signées précédemment en leur faveur».
Le mot d’ordre d’arrêt provisoire concerne théoriquement 3 millions de salariés et 159 entreprises étatiques de différents secteurs. Il intervient dans un contexte où le président Kaïs Saïed est accusé de s’être octroyé les pleins pouvoirs depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle il avait gelé