Plus de 600 Burkinabè se sont réfugiés ces derniers jours dans le nord du Togo, fuyant les attaques jihadistes perpétrées dans le Sud-est du Burkina Faso, a indiqué mercredi, l’Agence nationale de la protection civile (ANPC) du Togo.
Au total 602 réfugiés burkinabè, originaires de Madjoari, dans le Sud-est du Burkina, ont été recensés dans la préfecture de Tône, dans l’extrême-nord du Togo, a indiqué le commissaire de police, Aboudou Kérim Nimon, chef d’antenne de l’ANPC à Dapaong (chef-lieu de Tône).
«Ils ont fui leurs localités, laissant tout derrière eux. Il y a des enfants et des femmes enceintes», qui «sont tous accueillis dans des familles d’accueil», a précisé le commissaire, ajoutant que des aides alimentaires et financières leurs avaient été distribuées.
La commune de Madjoari, située à une centaine de kilomètres de la frontière avec le Togo, et qui compte entre 15 et 20.000 habitants, est placée sous blocus par les jihadistes qui opèrent dans l’Est du Burkina.
Le Burkina Faso, en particulier le nord et l’est, est depuis sept ans frappé par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts, civils et militaires, et près de deux millions de déplacés.
L’attaque djihadiste commise le week-end dans la ville de Seytenga au nord du Burkina Faso a fait 86 morts selon un nouveau bilan officiel, a annoncé le président de la transition Paul-Henri Sandaogo Damiba, la qualifiant «d’inimaginable» lors d’une visite auprès des rescapés mercredi.
Outre le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont également aux prises avec des insurrections jihadistes et les Etats voisins comme le Bénin, le Ghana, le Togo et la Côte d’Ivoire s’inquiètent de débordements des violences armées sur leur territoire.