L’opposition a annoncé qu’elle passerait outre la décision prise marcredi par les autorités sénégalaises d’interdire sa manifestation prévue vendredi à Dakar contre le pouvoir.
«On maintient notre manifestation. Il n’y a aucune base légale fondant la décision du préfet», a déclaré devant la presse, un des chefs de l’opposition, Khalifa Sall, l’ancien maire de la capitale sénégalaise. Un arrêté du préfet de Dakar invoque les «menaces de troubles à l’ordre public» pour justifier l’interdiction de la manifestation.
Il parle aussi de violation du Code électoral et de son article L.61, qui proscrit toute propagande «déguisée» dans les 30 jours précédant l’ouverture de la campagne électorale. Cette ouverture est prévue le 10 juillet en vue des législatives du 31 juillet.
Le procureur de Dakar, Amady Diouf, a donné mercredi soir une conférence de presse pour rapporter qu’Ousmane Kabiline Diatta, «haut responsable» du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, indépendantiste), avait été arrêté dans le sud alors qu’il s’apprêtait à se rendre à la manifestation du 8 juin contre le pouvoir à Dakar.
Le Conseil constitutionnel a invalidé une liste nationale de candidats de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi. Cette invalidation élimine de la course le chef de file de l’opposition Ousmane Sonko et un certain nombre d’adversaires du président Macky Sall.
Sonko arrivé troisième à la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de 2024, et d’autres leaders ont menacé d’empêcher la tenue des élections si Yewwi Askan Wi n’y participe pas. Les législatives visent à renouveler les 165 députés de l’Assemblée nationale, largement dominée par la coalition présidentielle.
La mise en cause de Sonko par la justice dans une affaire de viols présumés avait contribué en mars 2021, à plusieurs jours d’émeutes ayant fait au moins une douzaine de morts.