La justice militaire ivoirienne a prononcé mardi une relaxe générale « pour insuffisance des preuves » des 14 militaires proches de Laurent Gbagbo poursuivis pour le meurtre des femmes d’Abobo en mars 2011. Pour le procureur militaire et les avocats de la défense, ces militaires n’étaient que de simples exécutants.
Le procès n’a duré mardi en tout qu’une demie journée après son ouverture la veille. Après les plaidoiries, le juge militaire a prononcé à l’issue d’une suspension d’audience de trois heures, l’acquittement pour tous les accusés. Huit militaires dont un officier, le commandant Dablé Gnahoua, ont comparu devant le tribunal. Ils plaidaient tous non-coupables.
D’après les sources judiciaires, l’enquête n’a pas été sérieusement menée. Le défit n’était donc pas solidement constitué. Le dossier s’est avéré quasiment vide, d’après un avocat de la défense qui a demandé la relaxe de son client.
Ces 14 militaires étaient poursuivis pour « violation de consignes ». C’est-à-dire qu’ils devraient répondre à l’appel du président Alassane Ouattara qui venait d’être élu, mais dont la victoire était en contestation. Les militaires venus pour empêcher une marche de femme à Abobo, un des rares fiefs de Ouattara à Abidjan, les soldats avaient ouvert le feu sur la foule, faisant officiellement sept morts. Mais la partie civile à ce procès fait état de plus de victimes dont les certains parents présents à l’audience ont décidé de faire appel.