Onze organisations de la société civile du Sénégal ont invité le rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion pacifique et d’association, «à agir et organiser une mission au Sénégal pour mettre fin aux graves atteintes au droit de réunion pacifique».
Dans une lettre publiée mercredi, ces ONG, dont Afrikajom Center du défenseur des droits humains Alioune Tine et Amnesty Sénégal, citent la manifestation de l’opposition interdite du 17 juin parmi ces atteintes au droit de réunion.
La justice sénégalaise a maintenu en détention mercredi deux députés de l’opposition et neuf autres personnes poursuivies pour avoir bravé une interdiction de manifester le 17 juin, dans un climat de tension préélectorale.
Le Conseil constitutionnel a confirmé l’invalidation le 3 juin de la liste nationale des titulaires de la coalition Yewwi Askan wi pour les législatives du 31 juillet.
Le principal opposant, Ousmane Sonko arrivé troisième à la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de 2024, et d’autres figures de l’opposition se retrouvent ainsi écartés de la course à la présidentielle.
L’opposition réclame le rétablissement de la liste et menacé d’empêcher la tenue des prochaines élections législatives. Elle avait appelé à manifester le 17 juin, mais les autorités avaient interdit les rassemblements en invoquant les risques de troubles.
Dakar et la Casamance (sud) ont été ce jour-là le théâtre de heurts qui ont fait trois morts, selon l’opposition qui a appelé à une nouvelle manifestation contre le pouvoir le 29 juin.
Par ailleurs, le tribunal de Dakar a renvoyé au 27 juin le procès des parlementaires Déthié Fall et Mame Diarra Fame, et de neuf autres prévenus. Les législatives visent à renouveler les 165 députés de l’Assemblée nationale, largement dominée par la coalition présidentielle.