Trois jours après la soumission d’un projet de nouvelle Constitution au président tunisien Kais Saied, dans le cadre des préparatifs pour la tenue du référendum le 25 juillet prochain, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a annoncé, jeudi, à la presse, la rédaction d’un autre texte que la centrale syndicale est en train de finaliser.
Ce document sera «soumis au peuple tunisien afin de le comparer au contenu de la nouvelle Constitution», a déclaré le secrétaire général du syndicat, Noureddine Taboubi.
Des personnalités de différents domaines ont participé à la rédaction du texte de l’UGTT, dont, entre autres, des professeurs de droit constitutionnel, sociologues, historiens et philosophes.
Parmi les principes ayant accompagné la rédaction du document, figure celui de la séparation des pouvoirs. L’UGTT insiste sur ce fait d’autant que le chef de l’Etat est accusé de s’être arrogé les pleins pouvoirs depuis juillet 2021 en limogeant le Premier ministre d’alors et en suspendant les acticités du Parlement, dominé par le parti islamiste Ennahdha.
Selon le constitutionnaliste et directeur de l’Ecole politique de Tunis, Ahmed Idriss, «le régime politique que propose l’UGTT n’est ni présidentiel ni parlementaire. Il s’agit d’un régime mixte permettant de garantir les prérogatives du président de la République. Le Chef du gouvernement aura, pour sa part, de grandes responsabilités », précisant que l’UGTT cherche également «à faciliter la mise en place de la Cour constitutionnelle tout en rajoutant des missions consultatives».
L’initiative de l’UGTT de proposer un autre texte risque d’aggraver les tensions existant déjà entre ce syndicat et le locataire du palais de Carthage.
Le projet de Constitution proposé devrait être validé par le président Saied d’ici le 30 juin avant d’être soumis à référendum.