Les autorités de la République centrafricaine (RCA) ont annoncé, lundi 27 juin, le lancement officiel, le 3 juillet prochain, d’un ambitieux projet national de cryptomonnaie dénommé Sango, ayant pour ambition de transformer le pays en un hub africain des cryptomonnaies.
Ce projet avait été dévoilé par le président Faustin-Archange Touadera fin mai dernier, soit un mois après l’adoption à l’unanimité, par l’Assemblée nationale, d’une loi sur la cryptomonnaie consacrant le bitcoin comme monnaie légale aux côtés du franc CFA.
Ce lundi, le ministre d’Etat et directeur de cabinet de la présidence, Obed Namsio, qui est revenu sur les motivations autour de ce projet, au cours d’une conférence de presse, a suscité l’espoir de ceux qui soutiennent le projet, en faisant part de son lancement imminent.
Ce responsable s’est félicité du fait que la RCA se tourne vers un nouveau système monétaire numérique alimenté par la blockchain, une technologie cryptographique. Il a présenté le projet comme un catalyseur de la tokénisation (processus qui consiste à sécuriser des données grâce à la blockchain) des vastes ressources naturelles du pays.
Vraisemblablement, la RCA s’est lancée corps et âme dans son initiative en dépit des mises en garde du FMI et encore de la CEMAC, sur ses méfaits. Le gouvernement entend mettre en place, entre autres, un centre d’investissement en bitcoin.
Le chef de l’Etat avait déclaré lors de la présentation du projet que «l’économie formelle n’est plus une option. Une bureaucratie impénétrable nous maintient coincée dans des systèmes qui ne nous donnent aucune chance d’être compétitifs».
Il espère que l’utilisation des cryptomonnaies sera «une opportunité pour le développement économique et technologique pour le pays».
«Le projet Sango va au-delà de la politique et de l’administration. C’est un nouveau mode de gouvernance économique et un vecteur pour les investissements numériques alternatifs, présentant un risque minimal, une grande fluidité et une adaptabilité spécifique à la nouvelle ère numérique dans laquelle le monde se trouve aujourd’hui», avait-il ajouté.