Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), réunis en session ordinaire dimanche 3 juillet à Accra (Ghana), ont décidé une levée partielle des sanctions infligées au Mali suite au putsch militaire à Bamako, compte tenu des progrès réalisés par ce pays ces dernières semaines.
La junte au pouvoir à Bamako a publié, récemment un chronogramme, tel que réclamé par la CEDEAO, qui prévoit notamment la tenue d’un scrutin présidentiel le 4 février 2024, précédé par un référendum constitutionnel le 19 mars 2023, ainsi que des élections législatives le 29 octobre 2023. Ce calendrier a complété l’adoption, le 17 juin, d’une nouvelle loi électorale.
La CEDEAO a levé, avec effet immédiat, les mesures relatives au gel des avoirs maliens et la suspension des échanges commerciaux et financiers. «Le sommet a décidé de lever toutes les sanctions économiques et financières à partir de ce jour», a déclaré Jean-Claude Kassi Brou, président sortant de la Commission de la CEDEAO, lors d’une conférence de presse.
De même, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation régionale ont décidé la réouverture des frontières aériennes et terrestres des pays de la CEDEAO avec le Mali, ainsi que le retour de leurs ambassadeurs accrédités à Bamako, qui avaient été rappelés dans le cadre des sanctions imposées au Mali.
Par contre, les sanctions individuelles qui touchent particulièrement la junte militaire au pouvoir, ou encore la suspension du Mali des instances de l’organisation sous-régionale, restent encore en vigueur, et ce jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays du Sahel.
La CEDEAO s’est aussi prononcée sur les sanctions qui pèsent sur deux autres pays de la sous-région, à savoir le Burkina Faso et la Guinée Conakry qui sont dirigés par des militaires et suspendus des organes de l’organisation. Celle-ci a levé ses mesures sur le Burkina avec qui elle a trouvé un accord pour un calendrier de 24 mois avant un retour des civils au pouvoir, à compter du 1er juillet 2022.
En revanche, un sursis d’un mois a été accordé à la Guinée pour donner le temps au nouveau médiateur, l’ex-président béninois Thomas Boni Yayi, de négocier une réduction de la durée de transition proposée par ce pays.