Plusieurs membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition qui avait orchestré des mois de mobilisation de 2019 à 2021 en Guinée-Conakry contre l’ancien président Alpha Condé, ont été violemment interpellés mardi par la police à Conakry, la capitale.
Le coordonnateur national du FNDC, Oumar Sylla a précisé que Foniké Mengué, Mamadou Billo Bah et le rappeur Djanii Alfa, ont été violemment arrêtés par la police au siège de leur coalition où ils tenaient une conférence de presse.
Sylla et Bah sont poursuivis pour avoir «produit et diffusé par le biais d’un système informatique, des propos injurieux contre le Conseil national de transition (CNT)», le Parlement de transition mis en place par la junte, a expliqué mardi le procureur de la Cour d’Appel de Conakry, Alphonse Richard Wright, sur la radio privée Fim Fm.
Le rappeur Djanii Alfa avait récemment critiqué des propos du président du CNT, Dansa Kourouma, qui prônait un regroupement des partis de Guinée dans deux ou trois blocs en fonction de leur idéologie, avant d’être menacé d’arrestation par le procureur, a affirmé son avocat Me Salifou Béavogui.
Les trois hommes étaient détenus mardi dans les locaux de la police judiciaire et présentaient des «blessures ouvertes sur plusieurs parties de leur corps» provoquées par leur arrestation, a assuré Me Béavogui.
Le chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya, s’étant engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rejeté dimanche ce délai, lors d’une réunion à Accra, sans annoncer de nouvelles sanctions contre la Guinée, déjà suspendue des organes de l’organisation. Elle a nommé un nouveau médiateur, l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi pour mener les tractations avec la junte militaire guinéenne.