Une trentaine d’ONG des droits humains égyptiennes et étrangères ont estimé mardi, que les restrictions au droit de manifester et à la liberté d’expression en Egypte «pourraient empêcher une participation pleine et active» de la société civile à la COP27 prévue en novembre 2022.
«Les autorités égyptiennes doivent autoriser sans condition les manifestations et rassemblements pacifiques au moment de la COP27», ont écrit mardi les 36 ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), alors que Le Caire a déjà affirmé que les manifestations –passage obligé des sommets climatiques– seraient organisées «à l’intérieur d’un bâtiment» construit à cet effet.
«Les Etats membres de l’ONU, surtout ceux qui participeront à la COP27, doivent presser les autorités égyptiennes (…) d’assurer une participation sûre et utile de la société civile pour que cette COP27 soit un succès», affirment encore les ONG.
Depuis qu’il a pris le pouvoir en 2013, en renversant le président islamiste d’alors, feu Mohamed Morsi, le président Abdel Fattah al-Sissi a interdit les manifestations, fait réaménager les espaces publics pour y empêcher tout rassemblement et des Egyptiens sont régulièrement incarcérés pour avoir appelé en ligne à la mobilisation. Le pays compte plus de 60.000 détenus d’opinion, selon elles.
Si de nombreuses capitales étrangères ont félicité l’Egypte d’avoir été désignée pour accueillir la COP27 à Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, les ONG dénoncent régulièrement ce choix. Elles y voient «une récompense au système répressif» de M. Sissi et une légitimité internationale supplémentaire à un Etat englué dans le marasme politique et économique. Selon la Banque Mondiale, un tiers de la population égyptienne est pauvre et autant prêt à plonger sous le seuil de la pauvreté.