Kamal Kharrazi, président du Conseil stratégique des relations internationales qui dépend du ministère iranien des Affaires étrangères, a révélé ce dimanche que l’Iran «a les capacités techniques de fabriquer une bombe nucléaire », mais a assuré que Téhéran n’avait pas encore pris la décision de le faire.
Dans ses déclarations publiées sur le site de la chaîne du Qatar Al-Jazeera, Kamal Kharrazi, qui a été ministre des Affaires étrangères du président réformateur Mohammad Khatami (1997-2002), a aussi précisé que l’Iran avait mené de « vastes manœuvres pour pouvoir frapper Israël en profondeur si ses installations sensibles sont prises pour cibles» par le Tsahal.
Ces déclarations interviennent au lendemain de la fin de la première tournée au Moyen-Orient du président américain, Joe Biden, qui a signé jeudi en Israël avec le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid un pacte de sécurité engageant les Etats-Unis à ne jamais permettre à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire quitte à recourir à la force pour l’en empêcher.
Israël, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, considère l’Iran comme son ennemi numéro un et s’oppose à une relance de l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien, censé empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions asphyxiant son économie. Les Etats-Unis s’étaient désengagés de cet accord en 2018.
Les négociations entre Téhéran et les grandes puissances, dont Washington, pour relancer l’accord sont bloquées depuis mars, bien qu’un accord sur le nucléaire iranien, pourrait permettre au marché de l’énergie de se détendre.
En attendant, l’Iran et Israël continuent à se livrer une « guerre de l’ombre » à coups de cyberattaques, d’attaques en mer, ou encore d’accusations d’assassinats notamment.