La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes touareg et nationalistes arabes du nord, signataires d’un important accord de paix au Mali déplorent «avec inquiétude son abandon» par les autorités de transition actuelles, dans un communiqué publié dimanche.
La CMA a tenu une réunion samedi et dimanche à Kidal (nord), en présence notamment des autorités administratives maliennes et de représentants de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).
Dans son communiqué, la CMA «condamne toutes les formes de violences et de terreurs exercées sur la population civile et déplore l’absence d’une réponse appropriée à cette situation dramatique. Elle note avec inquiétude l’abandon de la mise en œuvre de l’Accord (d’Alger) depuis l’avènement de la Transition et se réserve le droit d’en tirer toutes les conséquences».
L’accord d’Alger prévoit l’intégration d’ex-rebelles dans les forces de défense maliennes ainsi qu’une plus grande autonomie des régions. Il est considéré comme crucial pour une stabilisation du Mali, en crise depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
Ces violences ayant gagné par la suite, le centre du Mali ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins, ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés au Mali.
Le Mali a été aussi le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. Le gouvernement a adopté un calendrier de transition devant permettre un retour des civils au pouvoir en mars 2024.
La junte au pouvoir à Bamako s’est détournée de la France et de ses partenaires au profit de la Russie, pour tenter d’endiguer la propagation jihadiste.
Pour rappel l’Accord d’Alger appelé officiellement «Accord pour la paix et la réconciliation au Mali», a été signé en mai 2015 et sept après il n’a donné lieu à aucun résultat palpable sur le terrain au Mali, où la violence persiste et les groupes armés font la loi en terrorisant les populations civiles.