L’ONG internationale de protection de l’environnement, Greenpeace, a mis en garde, mardi dans un communiqué, les plus grandes compagnies pétrolières et gazières du monde quant à leur participation à une importante vente aux enchères de blocs pétroliers et gaziers en République démocratique du Congo (RDC) prévue à la fin de ce mois de juillet.
Le ministre congolais des Hydrocarbures, Didier Budimbu, a en effet annoncé, lundi 18 juillet, à l’attention des compagnies pétrolières à travers le monde, que «sur 32 blocs initialement sélectionnés, des appels d’offres pour l’attribution des droits vont être lancés le 28 juillet pour 27 blocs pétroliers (…) et 3 blocs gaziers».
Ces blocs sont repartis à travers le pays comme suit : trois dans le bassin côtier, neuf dans la Cuvette centrale, onze dans le Graben du Tanganyika et quatre dans le Graben Albertine ; et les trois blocs gaziers dans le lac Kivu.
«Greenpeace met l’alerte au rouge contre cette vente aux enchères de mauvaise augure, qui pourrait avoir lieu, au détriment de la biodiversité et du climat mondial. Cette vente aux enchères massive – à laquelle les communautés locales s’opposent farouchement – chevauche des tourbières et plusieurs zones protégées», indique le communiqué.
L’ONG fait remarquer que la décision du gouvernement congolais est intervenue cinq mois seulement après la signature d’un accord de 500 millions de dollars lors de la COP26 pour aider à protéger les forêts de la RDC avec l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI).
Pour la cheffe de projet international pour la campagne sur les forêts du Bassin du Congo à Greenpeace Afrique, Irène Wabiwa, «cette vente aux enchères ne se contente pas de tourner en dérision l’image de la RDC en tant que solution à la crise climatique, elle expose les Congolais à la corruption, à la violence et à la pauvreté qui accompagnent inévitablement la malédiction du pétrole».
Greenpeace aurait lancé une pétition avec des partenaires locaux et internationaux, près de 100 000 personnes, appelant le président congolais Felix Tshisekedi à ne pas sacrifier la forêt tropicale à l’industrie pétrolière.