Près de cinq mois après le début de l’offensive russe en Ukraine, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a affirmé hier mercredi que les objectifs de la Russie ne se limitaient plus uniquement à l’est de l’Ukraine, mais concernaient également d’«autres territoires» et pourraient encore s’étendre.
En partant à l’assaut de l’Ukraine le 24 février, la Russie disait vouloir se concentrer sur le bassin du Donbass, une région minière en partie contrôlée par des séparatistes prorusses depuis 2014, après n’être notamment pas parvenue à prendre Kiev, la capitale ukrainienne.
Mais hier mercredi, le chef de la diplomatie russe a déclaré à l’agence de presse Ria-Novosti et à la chaîne de télévision RT que «ce ne sont plus seulement les républiques populaires de Donetsk et Lougansk (deux territoires séparatistes de l’Est de l’Ukraine), ce sont aussi les régions de Kherson et de Zaporijjia, dans le sud, et une série d’autres territoires et ce processus continue, de façon croissante».
Il a justifié ce changement par une «géographie différente» par rapport à la situation sur le terrain à fin mars dernier et a prévenu que les objectifs géographiques de la Russie évolueraient encore si les Occidentaux continuent à fournir à l’Ukraine des armes capables de frapper à longue distance, comme les lance-roquettes multiples américains Himars. L’Ukraine a répondu à l’annonce russe en réclamant plus d’armes et des sanctions supplémentaires contre Moscou.
Ces dernières semaines, l’armée russe a enregistré des gains dans le Donbass, faisant notamment sauter le double verrou de Severodonetsk et de Lyssytchansk, deux villes de la région de Lougansk, ce qui lui a dégagé la voie pour tenter d’avancer vers les villes de Kramatorsk et de Sloviansk, plus à l’ouest dans la région de Donetsk.
Cette partie de l’Ukraine devrait continuer à être le théâtre de rudes combats, entretemps, Kiev peut toujours compter sur les récentes livraisons d’artillerie occidentales plus performantes.