Le différend entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda a refait surface lors du premier congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) mercredi à Kigali, sur fond de menace de Kinshasa de militariser les parcs naturels congolais.
«Sachez que le pays qui vous reçoit soutient un groupe rebelle M23 qui tue, pille et saccage une aire protégée inscrite sur la liste du patrimoine mondial, le parc des Virunga», a lancé Modero Nsimba, le ministre congolais du Tourisme, lors d’un point de presse.
Son pays est convaincu que le Rwanda est la main logistique derrière le groupe rebelle M23 qui a repris ses activités macabres dans l’Est de la RDC. Ces accusations alimentent une forte tension entre Kinshasa et Kigali, malgré la récente médiation de l’Angola en faveur d’une décrispation de la situation et un dialogue.
Modero Nsimba réclame «que les participants à la réunion de Kigali et la communauté internationale condamnent formellement le Rwanda et se lèvent pour protéger le parc des Virunga, ce patrimoine mondial, comme le monde s’était levé unanimement lorsque les mosquées de Tombouctou au Mali ont été attaqués».
A défaut, «je vais proposer la militarisation des aires protégées de l’est de la RDC», a-t-il menacé. Jugeant «anormal que le Parc des Virunga soit géré par un Belge, que des chercheurs britanniques viennent y travailler alors que tout le monde est indifférent au drame imposé par le Rwanda».