La Libye a repris ce mercredi, ses exportations de pétrole, après quelques mois d’interruption, consécutive à une décision prise en avril dernier par des groupes proches du camp de l’Est de fermer six gisements et terminaux pétroliers majeurs en guise de protestation contre la répartition non équitable des recettes pétrolières.
D’après la société pétrolière publique (National Oil Corporation, NOC), la production a redémarré un jour plus tôt dans plusieurs champs, dont celui de Sharara, le plus grand du pays.
Et ce, après le limogeage, la semaine dernière, du président de la NOC, Mustafa Sanalla, par l’un des Premiers ministres, Abdul Hamid Dbeibah. Ce dernier a nommé à sa place Farhat Bengdara, un ancien gouverneur de la Banque centrale libyenne, proche du maréchal Khalifa Haftar dont les forces contrôlent l’Est et une grande partie du sud du pays.
La NOC a déploré une chute de deux tiers de la production quotidienne de pétrole résultant de la fermeture forcée de sites pétroliers majeurs. Le 30 juin dernier, elle avait annoncé des pertes de plus de 3,5 milliards de dollars.
Selon des sources concordantes, la reprise de la production pétrolière serait le fruit d’un accord entre les camps de Khalifa Haftar et d’Abdul Hamid Dbeibah, scellé lors d’une rencontre tenue secrètement à Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis.
La Libye est toujours dirigée par deux gouvernements rivaux, notamment celui de Dbeibah dit d’unité nationale et basé à Tripoli (Ouest) et le gouvernement de Fathi Bashagha établi dans la ville de Sirte située au centre du pays. Bashagha, ancien ministre de l’Intérieur, a été nommé à son nouveau poste par le Parlement de l’est du pays en février dernier.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, le pays est ravagé par les conflits. Pendant ce temps, nombreux acteurs dont des puissances étrangères ne cachent pas leur convoitise vis-à-vis du pétrole libyen.