Eplorée et mécontente, l’Irak inhume jeudi les victimes des tirs d’artillerie attribués à la Turquie ayant abattu la veille neuf civils dans des jardins récréatifs du Kurdistan. Cette tragédie vient amplifier les tensions d’ores et déjà importantes entre Bagdad et Ankara.
Le gouvernement irakien a accusé les troupes turques d’être à l’origine de ces tirs, alors que les autorités turques ont décliné toute responsabilité, imputant plutôt cette attaque aux rebelles kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), figurant sur la liste turque des groupes « terroristes ».
Transportés au moyen d’un avion militaire depuis Erbil, chef-lieu du Kurdistan irakien (nord), les cercueils drapés de l’étendard national et recouverts de fleurs ont été accueillis au niveau de l’aéroport de Bagdad par le chef du gouvernement irakien, Moustafa al-Kazimi.
Le Premier ministre y a rencontré les proches des victimes, d’après son cabinet. Les familles ont récupéré les dépouilles afin d’organiser les inhumations qui auront lieu, dans la majorité des cas, dans la ville sainte de Najaf conformément aux coutumes chiites.
Les autorités irakiennes ont décrété un deuil national durant la journée de jeudi. Mais cela ne suffit guère à calmer la colère de l’opinion publique suite à ce drame ayant fait neuf morts et 23 blessés dans le district de Zakho.