La Banque centrale du Zimbabwe a annoncé lundi le lancement des pièces d’or à vendre au public, dans l’objectif non seulement de maîtriser l’inflation galopante dans le pays, mais aussi pour tenter de raviver la confiance dans la monnaie locale que nombreux ressortissants n’utilisent plus.
Depuis le début de cette année, le dollar du Zimbabwe a connu un effondrement important, jusqu’à perdre plus de deux tiers de sa valeur, pendant que l’inflation a atteint 191 % le mois de juin dernier. D’ailleurs, les fonctionnaires de l’Etat exigent d’être désormais payés en dollar américain.
Ce lundi, la Reserve Bank of Zimbabwe a dit avoir transféré 2.000 pièces d’or aux banques commerciales. Baptisées «Mosi-oa-Tunya», ces pièces peuvent être achetées, par des particuliers ou des entreprises, auprès de points de vente autorisés tels que les banques, et être utilisées pour des achats dans les magasins.
Ayant le «statut d’actif liquide», elles pourront être facilement converties en espèces et être négociables localement et internationalement, explique la Banque. Mais l’échange contre de l’argent ne peut intervenir qu’après 180 jours à compter de la date d’achat des pièces d’or.
La pièce Mosi-oa-Tunya a été lancée avec une valeur correspondant à 1.824 dollars américains. Toutefois, le taux changera en fonction du marché international de l’or et des devises.
Si la Banque espère une «énorme absorption de ces pièces d’or», elle reconnaît aussi que les pièces peuvent être hors de prix pour de nombreux citoyens zimbabwéens moyens.
Le Zimbabwe dispose d’importants gisements d’or, une des principales sources de devises étrangères en dépit de la contrebande qui fait perdre à l’Etat environ 100 millions de dollars d’or par mois. Mais malgré ses richesses naturelles et ses ressources minières ce pays d’Afrique australe se dirige inéluctablement vers la banqueroute.