Le président béninois Patrice Talon a assuré mercredi qu’il n’y avait «pas de détenus politiques» dans son pays, au cours d’une conférence de presse conjointe avec le président français, Emmanuel Macron, en visite à Cotonou.
«Au Bénin, il n’y a pas de détenus politiques, personne n’est détenue au Bénin pour son opinion politique, mais des gens sont détenus pour avoir agi, pour avoir commis des délits et des crimes dans le champs politique. C’est vrai», a affirmé le président Talon, qui a toutefois dit ne pas exclure des «actes de grâce ou d’amnistie» dans le futur.
Quelque 75 députés français de gauche ont profité mardi de la visite du président Emmanuel Macron au Bénin, pour alerter sur «les dérives autoritaires» du régime en place dans ce pays.
Les élus évoquent principalement les condamnations de l’ancienne Garde des Sceaux, Reckya Madougou à 20 ans de réclusion pour «terrorisme» et du constitutionnaliste Joël Aïvo, à 10 ans de prison pour «complot contre l’autorité de l’Etat» à la mi-décembre 2021.
Élu en 2016 et réélu en 2021, le président Talon est accusé d’un important recul démocratique par l’opposition, réduite quasiment à néant aujourd’hui. Les grandes figures de l’opposition ont toutes été poursuivies par la justice.
Le président béninois a reconnu mercredi que l’image de son pays avait été «un peu écornée par la situation politique, ajoutant qu’il faut pouvoir aménager la donne politique de sorte que ça donne une bonne image, favorable au développement économique».
La justice béninoise a annoncé mercredi avoir remis en liberté trente opposants arrêtés durant la présidentielle d’avril 2021 qui avait été émaillée de violences.