Deux leaders d’un collectif ayant organisé des manifestations ayant fait cinq morts selon le ministre de la Justice, ont été inculpés et écroués ce lundi 1er août.
Jeudi et vendredi derniers, de sanglantes manifestations contre la junte, interdites par les autorités, ont fait «cinq morts (…), de nombreux blessés civils et militaires et d’importants dégâts matériels», selon un communiqué publié lundi par l’ancien procureur Alphonse Charles Wright, nommé début juillet, Garde des Sceaux par la junte.
Oumar Sylla alias Foniké Mangué et Ibrahima Diallo, deux leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), à l’origine de la manifestation, ont été entendus lundi par un juge d’instruction et inculpés «de participation à un attroupement interdit, de pillages, de destruction de biens publics et privés, de coups et blessures volontaires» et écroués à la prison civile de Conakry.
Le procureur a requis contre chacun des deux mis en cause, une peine de 6 mois de prison avec sursis et une amende de 500.000 fg (60 euros). Une dizaine d’autres personnes ont été poursuivies pour les mêmes délits.
Le FNDC qui avait appelé à un autre mouvement de contestation le 4 août sur l’ensemble du territoire congolais pour dénoncer la «gestion unilatérale de la Transition» par la junte, a suspendu samedi dernier les manifestations pour une durée d’une semaine «à la demande expresse» du chef de l’Etat bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
La CEDEAO a par ailleurs appelé ce lundi 1er août dans un communiqué «les autorités guinéennes, la classe politique et la Société civile à engager un dialogue inclusif afin de désamorcer la tension et de convenir d’un calendrier et de modalités raisonnables pour le rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel» et le retour des civils au pouvoir.