Le ministre guinéen de la Justice, Charles Wright, s’est prononcé, mardi 2 août, en faveur de la poursuite en justice du Front national pour la défense de la Constitution (FDNC), pour avoir «porté des accusations graves», selon ses propos, à l’encontre du président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya.
Dans une correspondance adressée au parquet général près la cour d’appel de Conakry, le garde des Sceaux évoque la «diffamation et divulgation de fausses informations de nature à porter atteinte à la paix et à la sécurité publique et complicité de meurtre».
Le FNDC a annoncé, lundi, avoir saisi le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) pour protester contre la répression meurtrière des manifestations et la violation des droits humains dans le pays. Et parmi les responsables de la répression, le mouvement cite en premier lieu, le colonel Mamadi Doumbouya, chef de la junte et président guinéen de transition qui a renversé le régime civil qui était au pouvoir en septembre 2021.
Quelques jours plus tôt, la plateforme, qui regroupe plusieurs partis politiques et organisations de la société civile, avait organisé, les 28 et 29 juillet, des manifestations dans plusieurs villes du pays pour dénoncer la gestion de la transition par la junte militaire au pouvoir. Son coordinateur avait été arrêté ainsi que près d’une vingtaine d’autres protestataires.
Suite à ces manifestations qui s’étaient avérées sanglantes, le Parquet général, a instruit aux Procureurs d’instance de Conakry, Coyah et Dubréka, l’ouverture «de poursuites Judiciaires contre les organisateurs et les participants à la manifestation interdite (…) pour des faits présumés de manifestation illicite, de destruction d’édifices publics et de biens privés, de provocation à un attroupement, de coups et blessures volontaires, d’association de malfaiteurs, d’entrave à la liberté de circulation et de complicité».
Dans son communiqué, le Parquet général a dit attacher «du prix à l’exécution des présentes instructions dans l’intérêt de la loi et de la préservation de la quiétude sociale en République de Guinée».