La République démocratique du Congo (RDC) a finalement annoncé mardi, par la voie du porte-parole de son gouvernement, sa décision de réévaluer l’accord sur le retrait de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), suite aux manifestations contre la présence de cette Mission qui se déroulent dans l’Est du pays, avec à l’affiche de nombreux morts.
Lors d’une réunion, tenue dans la nuit de lundi à mardi, le chef de l’Etat a officiellement demandé au gouvernement d’organiser une réunion avec la Monusco en vue de réévaluer ce plan de retrait de la mission onusienne, convenu en vertu d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
En principe, ledit plan est progressif et s’étale jusqu’à 2024, mais, Kinshasa veut désormais un nouveau chronogramme qui soit en faveur d’un départ plus tôt que prévu, quoi que les ressortissants de la partie orientale du pays insistent sur un départ immédiat.
«Les populations ont formulé une demande claire, celle de voir partir de la RDC la Monusco» et «nous devons agir», a souligné lundi le ministre congolais de l’Industrie, Julien Paluku, à l’issue d’une mission d’évaluation dans la province du Nord-Kivu (nord-est). Pour les citoyens de cette région, la mission onusienne s’est avérée inefficace face à des groupes armés qui continuent de tuer des civils innocents.
La goutte qui a fait déborder le vase est le fait que des Casques bleus de la Brigade d’Intervention de la force Monusco, aient forcé le passage au niveau d’un poste frontalier avec l’Ouganda ouvrant le feu sur les hommes présents, dont plusieurs ont été grièvement blessés.
D’après le porte-parole du gouvernement, les manifestations ont fait jusqu’à présent 36 morts, dont trois membres de la Monusco, un Marocain et deux Hindous et environ 170 blessés.
Kinshasa a déployé l’armée et la police aux alentours des bases de la MNOSCO dans certaines villes situées à l’Est en vue de prévenir d’autres dégâts.