L’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara a accordé ce samedi 6 juillet, sa grâce à son prédécesseur et ancien rival, Laurent Gbagbo, dans le cadre de la réconciliation nationale en cours en Côte d’Ivoire.
«Dans le souci de renforcer la cohésion sociale, j’ai signé un décret accordant la grâce présidentielle à M. Laurent Gbagbo», a-t-il déclaré dans son discours prononcé à l’occasion du 62e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
Pour rappel, l’ancien chef d’Etat était sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison, prononcée par un tribunal ivoirien pour «le braquage» de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise postélectorale de 2010-2011.
Mais il n’a jamais été inquiété depuis son retour à Abidjan le 17 juin 2021, après avoir été définitivement acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), en mars 2021, qui le poursuivait pour crimes contre l’humanité en lien avec les 3.000 personnes tuées lors de ladite crise postélectorale.
Alassane Ouattara a également demandé, selon ses propos, le dégel des comptes de Gbagbo, ainsi que le «paiement de ses arriérés de rentes viagères».
Il a par ailleurs, rappelé une «rencontre fraternelle» qu’il a eu le 14 juillet dernier avec ses anciens rivaux, Gbagbo et l’ancien président Henri Konan Bédié, précisant que «nous avons échangé, dans une atmosphère conviviale, sur des questions d’intérêt national et sur les voies et moyens de consolider la paix dans notre pays».
Dans le cadre de la réconciliation nationale voulue par Ouattara depuis qu’il avait entamé son troisième mandat en novembre 2020, le gouvernement avait initié un «dialogue politique» avec les partis politiques et les organisations de la société civile non seulement pour mettre un terme aux crises politiques, mais aussi pour permettre que les élections futures soient pacifiques.
Par ailleurs, le contre-amiral Vagba Faussignaux, ex-patron de la marine, et le commandant Jean-Noël Abéhi, ancien chef de l’escadron blindé du camp de gendarmerie d’Agban, ayant travaillé sous le régime de Gbagbo, ont également bénéficié de «la libération conditionnelle» grâce à un autre décret signé par Ouattara.