Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, a appelé lundi à une nouvelle manifestation contre la junte le 17 août en Guinée-Conakry, faute de réponses à ses demandes de «dialogue crédible» sur la transition vers un pouvoir civil.
Le FNDC qui était l’instigateur des manifestations organisées les 28 et 29 juillet, interdites par les autorités et durant lesquelles cinq personnes ont été tuées, estime dans un communiqué, que le pouvoir refuse «de répondre aux nombreux appels au dialogue sur la transition». La Transition guinéenne a prononcé la dissolution du FNDC dans un décret émis le 08 aout.
Le FNDC avait suspendu ses mouvements de contestation pour une semaine, dont celui prévu dans tout le pays le 4 août, «à la demande expresse» du chef de l’Etat bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Mais le collectif a critiqué lundi, dans son communiqué, «l’attitude de défiance chronique» du pouvoir guinéen vis-à-vis de la Cédéao, sa «gestion unilatérale et autoritaire de la transition et l’usage illégal d’armes létales dans la gestion des manifestations». Le président Embalo a assuré fin juillet avoir convaincu la junte d’accélérer le retour à la démocratie de trois à deux ans.
Deux leaders du collectif, Oumar Sylla alias Foniké Mangué et Ibrahima Diallo, ainsi que Saïkou Yaya Barry, Secrétaire exécutif de l’Union des forces républicaines (UFR), étaient toujours écroués lundi à la prison civile de Conakry après avoir été inculpés de «participation à un attroupement interdit, de pillages, de destruction de biens publics et privés, de coups et blessures volontaires».